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Il y a deux manières de mettre en scène l’Anneau du Nibelung. La première consiste à ne raconter que l’histoire et rien que l’histoire – "la fin justifie les moyens". Conquérir l’or et le pouvoir, c’est tout sacrifier à cette cause, y compris ses enfants et sa famille, sacrifier le bonheur des autres (les couples Siegmund/Sieglinde et Siegfried/Brünnhilde) pour le sien propre. On peut donc se contenter d'illustrer cette histoire en respectant les contextes et le livret, c'est l'option choisie à Bayreuth de 1876 à Patrice Chéreau, en passant par Heinz Tietjen ou Wieland Wagner. Plus proche de nous Otto Schenk ou, avec des moyens modernes, Robert Lepage au MET de New-York.

L’autre manière d’aborder l’Anneau, c’est de prendre le livret et en faire une métaphore. Entre l’illustratif et le métaphorique, Frank Castorf choisit la deuxième option, en essayant de distancier le livret en une sorte de théâtre didactique à la Bertolt Brecht.

Pour Castorf, les 150 dernières années de notre monde ne sont qu’une histoire de la lutte pour la suprématie ; et l’outil le plus efficace pour se l’assurer, c'est le pétrole, métaphore de l’or wagnérien. Pour appuyer sa thèse, Castorf va prendre un certain nombre d’événements qui illustrent la lutte pour la possession de cet l’Or (noir) en les liant à une histoire, celle du Ring, dont il va essayer de tirer tous les possibles : le prologue (Rheingold) volontairement détaché de l’histoire mais déjà conçu comme une construction parabolique (la victoire du maraud le plus malin), et la chute dans l’histoire (de Walküre à Götterdämmerung), respectant en cela la logique du livret. Ce qui fait l’originalité de ce travail, c’est l’accumulation de signes qui renvoient à l'Histoire avec un grand H : l’histoire du pétrole, la Guerre Froide entre URSS et USA, et ses conséquences entre Allemagne de l’Est et de l’Ouest.

Castorf nous montre un Ring qui est métaphore de l’histoire du monde, balloté entre pétrole et idéologie, c'est-à-dire guidé par l’or pour la conquête du monde, en pleine fidélité au livret. Et chaque épisode est vu à travers deux prismes : D'une part des personnages ou des figures qui deviennent rapidement références mythiques ou culturelles ; d'autre part, le livret et notre monde livré par la soif de l’or à la violence et à la totale absence d’amour, un monde inondé par la malédiction initiale d’Alberich.

On lit avec gourmandise dans les menus détails qui accompagnent la mise en scène de Castorf, la façon avec laquelle il ironise sur la présence de l’anneau, cet accessoire à la fois capital et dérisoire. Ainsi, dans Rheingold, la façon dont Wotan se saisit de l'anneau pour le placer… sur son majeur, en guise de doigt d'honneur à Alberich et au monde. Dans la scène suivante, c'est la foire d'empoigne ; au point que, dans la confusion, Fasolt se trompe et tente d'arracher la bague que porte Froh ! Dans Götterdämmerung enfin, on retrouve un écho de l'annulaire sanguinolent d'Alberich dans la mise en scène de Chéreau en 1976, lorsque Patric Seibert se blesse involontairement la main juste avant que Brünnhilde ne demande des comptes à Siegfried au sujet de l'anneau qui brille à son doigt…

En ajoutant à l'anneau une allusion symbolique au doigt sur lequel il est ostensiblement placé, Castorf relie la dimension du pouvoir à la dimension phallique et phallocrate. En témoigne encore une fois, ce majeur lourd de sens que Erda prend dans sa bouche dans la scène de soumission sexuelle de Wotan sur l'Alexanderplatz et le même geste reproduit par la Fille du Rhin qui suce le doigt enduit de pétrole de sa consœur dans Götterdämmerung.

Cet article a été écrit par Guy Cherqui et David Verdier

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