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Le nouveau John Coltrane : une incongruité?…

Blue World de John Coltrane, Impulse !

Le nouveau John Coltrane : une incongruité?…

Patrick Roult — 28 septembre 2019

Blue World

John Coltrane (Interprète, Autre contribuant, Artiste, Compositeur),
Rudy Van Gelder (Autre contribuant),
Ravi Coltrane (Autre contribuant),
Ken Druker (Autre contribuant),
Harry Weinger(Autre contribuant),
Mccoy Tyner (Artiste), Jimmy Garrison (Artiste), Elvin Jones (Artiste)
Format : CD

L’annonce de la sortie d’un nouvel album de John Coltrane est à l’évidence un événement. Un événement qui s’était déjà produit il y a tout juste un an lorsque le label Impulse nous avait offert "Both Directions at Once - The Lost Album" qui était une belle réussite. Aujourd’hui on nous propose un disque dont il est difficile de dire qu’il est un album, ce serait même plutôt une incongruité. Wanderer vous dit tout…

« Blue World » puisque tel est son titre, est un enregistrement de plusieurs morceaux préexistants, pour un film canadien. En cela c’est effectivement une incongruité puisque John Coltrane n’a que très rarement revisité et réenregistré des œuvres antérieures.

Au début de l’année 1964, Gilles Groulx prépare son film « Le chat dans le sac » et c’est par l’entremise de Jimmy Garrison, le bassiste, qu’il va prendre contact avec John Coltrane et le convaincre d’enregistrer quelques morceaux pour accompagner son film. Ce film est un modèle archétypal de ce qu’était la nouvelle vague, tourné en noir et blanc, avec de longs plans-séquences urbains, des voix off, des dialogues off, des caméras subjectives… On n’aurait pas été surpris d’y croiser Belmondo et Jean Seberg, ou l’inévitable Jean-Pierre Léaud. L’intrigue, ténue, porte sur la relation amoureuse de deux jeunes gens dans le Montréal du début des années 60, sur fond de crise existentielle du jeune homme qui voudrait porter une révolte, la révolte de sa génération, sans trop savoir comment s’y prendre ni avec la révolution ni avec sa petite amie.

La petite dizaine de minutes extraite des enregistrements de Coltrane qui a été retenue pour illustrer le film donne à ce dernier outre une valeur de témoignage de l’œuvre de Coltrane, une belle dimension, les plans de la ville notamment, accompagnés de la puissance et de la profondeur du ténor de Coltrane et tout particulièrement de son morceau fétiche « Naïma » donnent une épaisseur et créent l’ambiance de ce film au final plutôt banal.

Le mieux étant peut-être de le voir :

Ce n’est donc pas un album à proprement parlé qui nous est proposé aujourd’hui,  jamais ces enregistrements n’ont été conçus pour être réunis sur un disque.

En 1964, Coltrane enregistre tour à tour deux de ses plus populaires albums : « Crescent » et « A Love Supreme », entre ces deux albums il passe quelques jours avec son « Classic Quartet » : Jimmy Garrison, Elvin Jones et McCoy Tiner au studio de Rudy van Gelder à une vingtaine de kilomètres au Nord de Manhattan sur la rive droite de l’Hudson River, oasis arborée dans une zone urbaine déjà tentaculaire.

Deux prises de « Naïma », trois de « Village Blues », une de « Blue World », une de « Like Sonny » et enfin une de « Traneing In ». Huit témoignages de la virtuosité de John Coltrane. En 1964, Coltrane est débarrassé de ses démons et sevré de son addiction à l’héroïne et à l’alcool qui lui avaient valu d’être chassé du Miles Davis Quintet quelques années auparavant. Après avoir redécouvert tout son potentiel auprès de Thelonious Monk, il est au meilleur de ses qualités physiques qui lui permettent de laisser éclater au grand jour son incroyable talent artistique, son jeu subtil et précis. Avec pour  résultat ces enregistrements jusqu’alors inconnus, comme un témoignage de cette trop courte période de plénitude créative.

C’est ce que l’on gardera de ce disque, 8 petites pépites qui permettront aux amateurs de Coltrane d’analyser les variations subtiles d’une prise de « Naïma » à l’autre, un léger petit décalage presque infime mais qui souligne toute la finesse du jeu de Coltrane et de ses compères du « Classic Quartet », de comparer les trois prises de « Village Blues » et d’apprécier comme nous l’avons fait le très lunaire « Traneing In » qui vient ici comme l’annonce du chemin qu’empruntera Coltrane lorsqu’il se séparera du « Classic Quartet » pour voguer vers des rivages alors encore inconnus du jazz, rivages aujourd’hui érigés en classiques.

Crédits photo : © Michael Ochs Archives
© AFP (Photographe non identifié)

Cet article a été écrit par Patrick Roult

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