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Ce que charisme veut dire

Récital de Jonas Kaufmann (au piano Helmut Deutsch) à la Scala

Ce que charisme veut dire

Paolo Malaspina — 14 octobre 2018

Programme

Franz Liszt (1811-1886)

Vergiftet sind meine Lieder (II edizione)
Im Rhein, im schönen Strome
Freudvoll und leidvoll
Der König von Thule
Ihr, Glocken von Marling
Die drei Zigeuner

Gustav Mahler (1860-1911)

Cinq Lieder sur des textes  de Friedrich Rückert

Ich atmet' einen Linden Duft
Liebst du um Schönheit
Blicke mir nicht in die Lieder
Ich bin der Welt abhanden gekommen
Um Mitternacht

Hugo Wolf (1860-1903)

Sie haben heut' Abend Gesellschaft
Ich stand in dunkeln Träumen
Das ist ein Brausen und Heulen
Aus meinen großen Schmerzen
Mir träumte von einem Königskind
Mein Liebchen wir saßen beisammen
Es blasen die blauen Husaren

Richard Strauss (1864-1949)

Quatre derniers Lieder

Frühling
September
Beim Schlafengehen
Im Abendrot

Jonas Kaufmann, ténor
Helmut Deutsch, piano

 

Teatro alla Scala
Teatro alla Scala, Via Filodrammatici, Milan, Italie
Fiche du lieu
Milan, Teatro alla Scala, vendredi 28 septembre 2018

Triomphe mérité pour le récital de Jonas Kaufmann au Teatro alla Scala. Un programme vraiment intéressant et varié qui confirme la sensibilité de l’artiste dont on apprécie le phrasé et la permanente recherche musicale qui le conduit à se confronter aux Quatre derniers Lieder de Strauss.
En conclusion du concert, hommage au temple de l’opéra avec sept bis parmi lesquels des extraits d’Aida, de Carmen et de Tosca.

Traduit de l'italien par Guy Cherqui

 

Chaque temple a besoin de ses idoles et de ses héros. D’autant plus s’il s’agit du temple de l’opéra par antonomasie, le Teatro alla Scala, qui n'a pas manqué d'accueillir  avec un sincère enthousiasme  la présence de Jonas Kaufmann en ce 28 septembre, pour un récital dont le programme ne pouvait que susciter l’intérêt.

Jonas Kaufmann (né en 1969)

Cet avant-dernier rendez-vous d’une tournée qui a mené la star des ténors dans toute l’Europe, de Bordeaux à Wiesbaden en passant par Paris, Bad Wörishofen, Vienne, Linz, (sept soirées en deux semaines) a affiché complet, avec bonne part du public venu de l’étranger pour l’occasion.

Si Franz Liszt est surtout connu pour être un des plus grands virtuoses du clavier, les Lieder choisis mettent en lumière la liberté de ton et la fantaisie qui donnent vie à des pages pas vraiment évidentes, aux préciosités de timbre inhabituelles, passant de la tension rageuse de Vergiftet sind meine Lieder à l’enchantement suscité par la vue de la cathédrale de Cologne  dans Im Rhein, im schönen Strome. Avant la pièce Die drei Zigeuner typique de l’inspiration hongroise, c’est le très coloré et très marqué Ihr, Glocken von Marling, qui exalte les qualités d’un Kaufmann qui chante ces pièces avec ardeur, mais sans manquer de raffinement ni de variété d’accents.

C’est une toute autre atmosphère qui marque les cinq Rückert-Lieder de Mahler, où le ténor prodigue ses mezzevoci à la recherche des couleurs dominantes dans ces musiques du début du XXe siècle. Ce sont les pages les plus inspirées de la soirée, avec une voix idéalement accompagnée par le piano d’Helmut Deutsch, rigoureusement fidèle à la partition, avec des sons clairs et des harmonies bien dessinées, mais jamais mécaniques, privilégiant la netteté des accents et des couleurs plutôt qu’une recherche inutile des effets à laquelle nous ont habitués bien des exécutions avec orchestre.
Le chant de Kaufmann, direct et généreux dans sa recherche de nuances et de mezzevoci qui mène la voix quelquefois aux limites de la justesse, s’intègre parfaitement à ce jeu pianistique. Ainsi Liebst du um Schönheit stupéfie et frappe, parce que pour une fois il ne nous inonde pas dès le début de l’explosion solaire du final, mais y arrive – et c’est splendide – progressivement en partant d’une sourde inquiétude.
Ich bin der Welt abhanden gekommen, au jeu des voyelles susurrées à mezzavoce provoque des applaudissements spontanés et mérités, avant la péroraison de Um Mitternacht.

Jonas Kaufmann et Helmut Deutsch pendant le récital

Après que les pièces d’Hugo Wolf eurent introduit la deuxième partie du concert, avec une sélection de pages juvéniles aux accents de ce romantisme impulsif aux lignes vocales fragmentées, bien adaptées à la vocalité du ténor, déchiquetée et âpre par moments, l’attention est attirée par l’exécution des quatre derniers Lieder de Richard Strauss.
La curiosité est grande d’entendre ces pièces qui ont été idéalement interprétées par les plus grandes voix de soprano d'après guerre, ici accompagnées au piano et en plus par une voix masculine, même si c’est celle de Kaufmann. À l’audition reste dans la mémoire la grande musicalité et la flexibilité vocale du ténor, mais dans l’ensemble, le résultat laisse perplexe. Seul Im Abendrot, le quatrième et dernier des Lieder marque par les couleurs et les effets. Au reste, pour le moment, le ténor ne réussit pas à rendre les atmosphères évocatoires que seule la voix féminine peut obtenir, à force de souplesse et de sinuosités que la voix d’un ténor dramatique ne peut obtenir.
Il manque la couleur de la mélancolie, de la sérénité apaisée devant l’inconnu du dernier crépuscule : Ist dies etwa der Tod ? – Est-ce ainsi, peut-être que l’on meurt ? La réponse en musique arrive avec une autre touche d’orchestration géniale où Strauss cite son poème de jeunesse Tod und Verklärung , comme pour fermer le cercle.

Triomphe final pour Jonas Kaufmann et Helmut Deutsch

Trois bis de Richard Strauss et basta ? Inimaginable dans le temple milanais et alors voilà Se quel guerrrier io fossi…Celeste Aida de Verdi (si le phrasé du récitatif est plutôt improbable et expédié, la pose de voix qui s’atténue est une leçon et nous rappelle que Kaufmann est  peut-être le seul ténor aujourd’hui à même de respecter l’écriture de Verdi), La fleur que tu m'avais jetée de Bizet (comme pour l’air précédent, la note finale est une spécialité-maison !) pour un Don José inégalable aujourd’hui, puis E lucevan le stelle de Puccini qui déchaine un enthousiasme digne des divi des temps passés. Et avant le long triomphe final, un dernier et intense Es muss ein Wunderbares sein de Franz Liszt.

La Scala affiche complet pour le retour de Jonas Kaufmann dans le Théâtre de Piermarini.

 

Cet article a été écrit par Paolo Malaspina

Helmut DeutschJonas Kaufmann

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