XXXIXème édition
Pesaro, 11-23 août 2018
Adriatic Arena - 11, 14, 17 et 20 août 20h00
RICCIARDO E ZORAIDE
Dramma serio per musica in due atti di Francesco Berio di Salsa
Edizione critica della Fondazione Rossini, in collaborazione con Casa Ricordi, a cura di Federico Agostinelli e Gabriele Gravagna
Direction musicale GIACOMO SAGRIPANTI
Mise en scène MARSHALL PYNKOSKI
Chorégraphie JEANNETTE LAJEUNESSE ZINGG
Décors GERARD GAUCI
Costumes MICHAEL GIANFRANCESCO
Lumières MICHELLE RAMSAY
avec
Agorante SERGEY ROMANOVSKY, Zoraide PRETTY YENDE, Ricciardo JUAN DIEGO FLÓREZ, Ircano NICOLA ULIVIERI, Zomira VICTORIA YAROVAYA, Ernesto XABIER ANDUAGA, Fatima SOFIA MCHEDLISHVILI, Elmira MARTINIANA ANTONIE, Zamorre RUZIL GATIN
CORO DEL TEATRO VENTIDIO BASSO (Ascoli Piceno)
Chef des chœurs GIOVANNI FARINA
ORCHESTRA SINFONICA NAZIONALE DELLA RAI
Nouvelle production
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Teatro Rossini - 12, 15 et 21 août, 20h00; 18 août, 16h00
ADINA
Farsa in un atto di Gherardo Bevilacqua Aldobrandini
Edizione critica della Fondazione Rossini,
in collaborazione con Casa Ricordi, a cura di Fabrizio Della Seta
Direction musicale DIEGO MATHEUZ
Mise en scène ROSETTA CUCCHI
Décors TIZIANO SANTI
Costumes CLAUDIA PERNIGOTTI
Lumières DANIELE NALDI
avec
Califo VITO PRIANTE, Adina LISETTE OROPESA,
Selimo LEVY SEKGAPANE, Alì MATTEO MACCHIONI,
Mustafà DAVIDE GIANGREGORIO
CORO DEL TEATRO DELLA FORTUNA M. AGOSTINI
Chef de chœurs MIRCA ROSCIANI
ORCHESTRA SINFONICA G. ROSSINI
Nouvelle production
Coproduction avec le Wexford Festival Opera
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Adriatic Arena - 13, 16, 19 et 22 août, 20h00
IL BARBIERE DI SIVIGLIA
Commedia in due atti di Cesare Sterbini
Edizione critica Fondazione Rossini/Casa Ricordi, a cura di Alberto Zedda
Direction musicale YVES ABEL
Mise en scène, décors et costumes, PIER LUIGI PIZZI
Collaboration à la mise en scène et Lumières MASSIMO GASPARON
avec
Il Conte d’Almaviva MAXIM MIRONOV,
Bartolo PIETRO SPAGNOLI, Rosina AYA WAKIZONO,
Figaro DAVIDE LUCIANO, Basilio MICHELE PERTUSI,
Berta ELENA ZILIO, Fiorello/Ufficiale WILLIAM CORRÒ
CORO DEL TEATRO VENTIDIO BASSO (Ascoli Piceno)
Chef de chœur GIOVANNI FARINA
ORCHESTRA SINFONICA NAZIONALE DELLA RAI
Nouvelle production
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FESTIVAL GIOVANE
Teatro Sperimentale - 16 juillet, 20h00
ACCADEMIA ROSSINIANA "ALBERTO ZEDDA"
Concerto conclusivo
Teatro Rossini - 15 e 17 août, 11h00
IL VIAGGIO A REIMS
Dramma giocoso in un atto di Luigi Balochi
Edizione critica della Fondazione Rossini, in collaborazione con Casa Ricordi,
a cura di Janet Johnson
Direction musicale HUGO CARRIO
Éléments scéniques et mise en scène EMILIO SAGI
Costumes PEPA OJANGUREN
Interprètes de l’Accademia Rossiniana “Alberto Zedda”
FILARMONICA GIOACHINO ROSSINI
Reprise de la production 2001,
Streaming en direct
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Teatro Rossini - 14 août, 16h00
LISETTE OROPESA IN CONCERTO
Direction musicale CHRISTOPHER FRANKLIN
FILARMONICA GIOACHINO ROSSINI
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Teatro Rossini - 16 août, 16h00
GRANDI SCENE ROSSINIANE
Direction musicale MICHELE SPOTTI
NICOLA ALAIMO REMO GIRONE
CORO DEL TEATRO DELLA FORTUNA M. AGOSTINI
Chef des chœurs MIRCA ROSCIANI
ORCHESTRA SINFONICA G. ROSSINI
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Auditorium Pedrotti - 18 août, 21h00
ROSSINIMANIA
CABARET ROSSINI
Da un’idea di Filippo Crivelli ed Emilio Sala
ANNA BONITATIBUS
SOFIA MCHEDLISHVILI
RUZIL GATIN
MASSIMO RANIERI
ANTONIO BALLISTA pianoforte
Video projetée sur la Piazza del Popolo
in collaboration avec la Ville de Pesaro
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Auditorium Pedrotti - 19 et 20 août, 16h30
CONCERTI DI BELCANTO
19 août ELEONORA BURATTO
Giulio Zappa pianoforte
20 août MICHELE PERTUSI
Richard Barker pianoforte
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Auditorium Pedrotti - 21 août, 16h00
CARLO LEPORE E IL NONETTO DI FIATI DEL TEATRO COMUNALE DI BOLOGNA
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Teatro Rossini - 23 août, 21h00
PETITE MESSE SOLENNELLE
per soli, coro, organo e orchestra
Edizione critica della Fondazione Rossini, in collaborazione con Casa Ricordi, a cura di Davide Daolmi
Direction musicale GIACOMO SAGRIPANTI
CARMELA REMIGIO soprano
DANIELA BARCELLONA mezzosoprano
CELSO ALBELO tenore
NICOLAS COURJAL basso
CORO DEL TEATRO DELLA FORTUNA M. AGOSTINI
Chef de chœurs MIRCA ROSCIANI
ORCHESTRA SINFONICA NAZIONALE DELLA RAI
Projection vidéo in direct sur la Piazza del Popolo
en collaboration avec la Ville de Pesaro
Les plages de l'Adriatique, larges, ensoleillées, qui firent les vacances de milliers d'européens dans les années soixante, qui restent encore un gran lieu de villégiature de mer, sont un peu le cadre de ce Festival d'un peu moins de 40 ans, qui a acquis ses lettres de noblesse en devenant une référence et scientifique (les recherches et les éditions critiques sur Rossini) et artistiques (les productions de l'opera omnia de Rossini). C'est un lieu d'un agrément indéniable, que le public français a toujours fréquenté. Le 150ème anniversaire de la mort deRossini est cette année un argument de plus pour prendre la route vers l'Adriatique.
Les trois opéras principaux sont des nouvelles productions, accompagnées de nombreux concerts et récitals. Avec des artistes émergents dans ce répertoire, de Pretty Yende à Lisette Oropesa, et les grands artistes liés depuis toujours au festival comme Florez et Pizzi.
Traduit de l'italien par Guy Cherqui
« On se voit au ROF », lancent les habitués du Rossini Opera Festival qui depuis longtemps ont adopté cet acronyme affectueux pour leur rendez-vous musical préféré de l’été. Et ils arrivent du monde entier avec la certitude de nouvelles découvertes sur le génial compositeur, tant aimé, et de spectacles, exécutions, interprètes toujours marqués par l’excellence. Ce sera le cas cette année, à l’occasion du 150e anniversaire de Rossini, avec un programme riche et bien calibré (du 11 au 23 août). Les trois opéras principaux au programme sont des nouvelles productions et s’y ajoutent de nombreux concerts et récitals de chant non moins passionnants.
Le titre d’ouverture est Ricciardo e Zoraide, qui fut présenté pour la première fois au Festival en 1990, avec Riccardo Chailly au pupitre, une distribution phénoménale et la mise en scène de Luca Ronconi dans des décors de Gae Aulenti. La production fut reprise avec d’autres interprètes en 1996, mais l’opéra, qui méritait cette redécouverte, est resté dans les raretés et donc cette nouvelle édition se trouve justifiée.
Elle est confiée à la jeune et brillante baguette de Giacomo Sagripanti, un chef qui a déjà été remarqué pour ses dons de rossinien et qui a reçu en 2016 le titre de « Young Conductor of the year » de l’ International Opera Awards. Il dirigera l’Orchestra Sinfonica Nazionale della RAI, un des meilleurs orchestres italiens.
La mise en scène sera signée Marshall Pynkoski, les décors Gerard Gauci, et les costumes Michael Gianfrancesco, qui annoncent une vision dramaturgique aux vives couleurs, comme le demande ce sujet exotique. La distribution est brillante, les interprètes de grande classe, à commencer par la star Juan Diego Florez et la jeune Pretty Yende comme Ricciardo et Zoraide, ainsi que le ténor dont on parle beaucoup Sergueï Romanovsky 1 qui sera Agorante.
Ce sont des artistes d’autant plus attendus qu’ils débutent dans des rôles aussi passionnants que difficiles vocalement. Florez le souligne à propos de son rôle : « Ricciardo a un profil typiquement rossinien dans le style, avec des coloratures extraordinaires et des aigus stratosphériques, mais aussi avec des moments d’une grande délicatesse. J’ai toujours désiré l’interpréter depuis qu’au début de ma carrière j’ai été figurant et « cover » justement dans cette œuvre. »
Une déclaration d’autant plus significative que Florez, au ROF, depuis ses débuts dans Matilde di Shabran en 1996 jusqu’à son succès le plus récent dans La donna del lago en 2016, a chanté une douzaine de personnages rossiniens différents. Quant au soprano sudafricain Pretty Yende, très applaudi à Pesaro en 2016 comme Amira dans Ciro in Babilonia, il ne pourra que confirmer ses qualités dans le répertoire en question (À l’Adriatica Arena : 11, 14, 17, 20 août).
C’est une autre reprise intéressante que le deuxième titre, Adina, une farce délicieuse en un acte déjà présentée al ROF en 1999 et reprise en 2003, où faisait ses débuts à Pesaro le grand mezzo américain Joyce Di Donato dans le rôle-titre. Dans l’édition 2018, le rôle sera interprété par une autre primadonna américaine, parmi les plus en vue aujourd’hui, Lisette Oropesa, qui débute elle-aussi à Pesaro : « C’est un honneur, souligne-t-elle, de me produire dans la ville de Rossini, une de mes compositeurs préférés. Parmi les qualités multiples de son écriture vocale, l’élégance et la grâce, qui trouvent en Adina un belcanto authentique. »
Le spectacle, en coproduction avec le Festival de Wexford, est conçu par Rosetta Cucchi et Tiziano Santi pour la mise en scène et les décors. C’est Diego Matheuz qui montera au pupitre de l’Orchestra Sinfonica Rossini. Après avoir été l’un des jeunes chefs favoris de Claudio Abbado, il se signale parmi les chefs de la génération des trentenaires (Teatro Rossini, 12, 15, 18, 21 août).
Une surprise dans un programme fait de raretés, le chef d’œuvre le plus célèbre de Rossini, Il Barbiere di Siviglia, qui au cours des quarante ans d’histoire du ROF, a été représenté trois fois et toujours dans des productions de référence : en 1992 et 1997 dans une mise en scène de Luigi Squarzina et les décors de Giovanni Agostinucci, en 2005 dans une production de Luca Ronconi et des décors de Gae Aulenti, et Daniele Gatti au pupitre.
Non moins stimulante cette nouvelle édition conçue par un autre artiste de grand prestige, Pier Luigi Pizzi qui a dédié à Rossini une part significative de son activité, à Pesaro e dans les théâtres les plus prestigieux, mais qui jusqu’ici n’avait jamais mis en scène Il Barbiere di Siviglia. « Cela semble incroyable, mais c’est ainsi », dit-il. « Dans ma très longue carrière j’ai mis en scène tous les opéras de Rossini, mais pas son chef d’œuvre le plus populaire. J’ai seulement fait les décors et costumes, pour l’Opéra de Rome et la Fenice. Enfin le moment est arrivé d’affronter cet opéra extraordinaire, passé à la moulinette de toutes les interprétations possibles dans le monde entier. Je relève le défi avec la sagesse qui est née de tant de réflexions, de tant d’hypothétiques clefs de lectures tout au long de ma vie. Aujourd’hui je pars de la conviction de me trouver non devant une farce, mais devant une comédie d’intrigue. Et je choisis comme point de départ sa source littéraire, Beaumarchais, dont les idées de liberté et d’égalité dans les classes sociales sont liées à la vision illuministe de l’histoire et à la confiance dans la raison, dans le cadre d’un progrès humain qu’on ne peut arrêter. Une comédie aux caractères forts, dans laquelle Rossini rend tout clair et logique, passé au filtre génial de son ironie.
L’Orchestra Sinfonica Nazionale della RAI sera dirigé par Yves Abel, aux précédents rossiniens flatteurs. Il en va de même des chanteurs, du Figaro de Davide Luciano au Bartolo de Pietro Spagnoli et à la Rosina d’Aya Wakizono, de Maxim Mironov (Almaviva) a Michele Pertusi (Basilio) et jusqu’à l’indéracinable Elena Zilio qui transforme le petit rôle de Berta en un camée précieux. (Adriatica Arena : 13,16,19, 22 août).
Dans le sillage d’une des plus belles traditions du Festival sera présenté Il viaggio a Reims interprété par les jeunes de l’Accademia Rossiniana « Alberto Zedda » avec la Filarmonica Rossini dirigée par Hugo Carro dans la mise en scène d’Emilio Sagi (Teatro Rossini, 15, 17 août).
Le programme est complété par le récital de Lisette Oropesa, la soirée dédiée aux grandes scènes rossiniennes avec Nicola Alaimo introduit par Remo Girone, le Choeur du Teatro della Fortuna 2 e Michele Spotti au pupitre de la Sinfonica Rossini. Citons encore les Concerts de Belcanto avec Eleonora Buratto 3, Michele Pertusi 4 et Carlo Lepore, le Cabaret Rossini avec au piano Antonio Ballista et Massimo Ranieri, et les voix d’Anna Bonitatibus, Sofia Mchedlishvili, Ruzil Gatin.
Clôture du festival en beauté, avec la Petite Messe Solennelle, dirigée par Giacomo Sagripanti à la tête de l’Orchestra Sinfonica Nazionale della RAI, avec les voix de Carmela Remigio, Daniela Barcellona, Celso Abelo, Nicolas Courjal, le choeur du Teatro della Fortuna, dirigé par Mirca Rosciani (Teatro Rossini : 23 août).
References
1. | ↑ | Le Don Carlos lyonnais de ce printemps |
2. | ↑ | Le théâtre de la ville voisine de Fano |
3. | ↑ | Récente Donna Anna à Lyon |
4. | ↑ | Philippe II dans le Don Carlos lyonnais |
© DR (Lisette Oropesa)
© ROF-Rossini Opera Festival
Cet article a été écrit par Luciana Fusi