Maria By Callas
Documentaire de Tom Volf
Sortie en salle le 13 décembre 2017
Durée 1’53
Produit par Petit Dragon, Elephant Doc, Volf
Productions et distribué dans le monde par MK2
(Italie, Grande Bretagne, Japon, Allemagne, Corée,
Chine...)
Sur les écrans de cinéma français, mercredi 13 décembre, le très riche et très émouvant documentaire Maria by Callas de Tom Volf, devrait ravir tous les amateurs d’opéras et donner envie à ceux qui ne connaîtraient pas l’illustrissime cantatrice, décédée à Paris il y a quarante ans, de savoir qui elle était vraiment. Rassemblés en un magnifique écrin ses mots, sa voix et son visage n’ont jamais été aussi bien mis en valeur.
Après l’exposition, les publications, dont le très beau et très abordable Callas Confidential paru aux éditions La Martinière, bourré de témoignages et de photos rares, Tom Volf présente le précieux documentaire Maria by Callas, en salle le 13 décembre. L’hommage à l’ultime diva s’achève donc en apothéose, dans un festival d’images et de sons dont certains totalement inédits. Le parti pris est simple : laisser la cantatrice se raconter, lui donner la parole sans intervention extérieure, afin de lui offrir la possibilité de remonter le temps, de sa naissance à New York en 1923, jusqu’aux dernières années de sa vie. Le récit chronologique est bien évidemment émaillé d’images d’archives souvent connues, Paris 58, Hambourg 59, Londres 62, Ortf 65 bizarrement mais joliment colorisées (sauf l’Ortf), auxquelles viennent s’ajouter le tournage du film Medea de Pasolini, de multiples apparitions parisiennes, des déplacements et des interviews en anglais et en français qui permettent de retracer l’éblouissante carrière et de retrouver l’interprète dans ses plus belles incarnations (Norma, Tosca, Macbeth Sonnambula….).
Cette évocation sensible et émouvante trouve son centre de gravité en revenant constamment aux propos donnés par la cantatrice à la télévision américaine en décembre 1970. Dans un noir et blanc de mauvaise qualité, Maria Callas se dévoile, se confie, sereine, confiante, répondant avec lucidité, modestie et finesse aux questions très personnelles, notamment sur sa vie privée et ses rapports avec Onassis, du journaliste David Frost. Ce véritable trésor qui nous permet de mieux comprendre la diva est complété par plusieurs lettres extrêmement belles, lues par Fanny Ardant, qui montrent combien l’artiste a dû lutter pour que la femme et la chanteuse puissent coexister et combien la gloire lui a coûté.
A côté d’images arrachées au passé où l’on découvre la mythique interprète loin des hordes de journalistes, décontractée chez elle à Sirmione ou chez des amis à Palm Beach au bord de la piscine jouant avec son chien, plusieurs raretés absolues : ce film amateur tourné à l’Opéra de Chicago en novembre 1955 où Maria Callas incarne son unique Butterfly à la scène (moment unique placé au tout début du documentaire, avec le son de l’intégrale studio) et ce court, mais o combien merveilleux document capté en Grèce en août 1964, où accompagnée au piano elle entonne les premières phrases du bouleversant « Voi lo sapete o Mamma » de Cavalleria rusticana (dans une forme vocale magnifique), qui semble improvisé.
Maria Callas méritait que quelqu’un prenne le temps de la réflexion et consacre plusieurs années de son existence à redonner vie à celle qui fut et demeure la plus illustre soprano du XXème siècle.
Cet article a été écrit par François Lesueur